Patrimoine

Détail vitrail chapelle de Pixerécourt

Malzéville possède un patrimoine riche et varié, témoin de son histoire et de son identité. De La Douëra à l’arboretum de l’Abiétinée, découvrez les lieux emblématiques qui racontent son passé.

La Douëra de Malzéville se distingue par son architecture exotique et son histoire singulière. Conçue au XIXe siècle par le peintre et collectionneur Charles Cournault, cette maison d’inspiration mauresque reflète la fascination romantique de l’époque pour l’Orient et le raffinement artistique.

Élève des peintres Charlet et Delacroix, Charles Cournault (1815 – 1904) effectua trois voyages en Algérie de 1840 à 1846. Il en rapporta croquis et dessins qui lui servirent pour la décoration extérieure et intérieure de la « petite maison » (la « douëra » en arabe).

Il fit ériger une demeure de style mauresque, ornée de fresques minutieuses, de motifs géométriques et de détails architecturaux rappelant les palais de l’Orient. L’intention de Cournault était double : rendre hommage à une culture qu’il admirait et créer un lieu de vie et de contemplation imprégné d’exotisme.

La maison, qui abrita des collections orientales et d’archéologie, des peintures, des dessins et des objets de toutes sortes, fut la demeure de trois générations de Cournault :

  • Celle de Charles, qui fut le 1er conservateur du Musée lorrain et figurait une personnalité importante de la vie culturelle de Nancy dès 1858,
  • Celle de son fils Abel, amateur de plantes rares, curieux de littérature et d’art qui enrichit à son tour les collections familiales,
  • Celle d’Etienne, peintre sur verre, décorateur et graveur « arts décoratifs » qui s’établit définitivement à La Douëra en 1930 et y mourut en 1948.

Inscrite à l’inventaire des monuments historiques, La Douëra témoigne de l’alliance subtile entre art, architecture et histoire. Propriété de la ville, ce lieu emblématique accueille des expositions et des événements culturels, perpétuant ainsi l’héritage de Cournault et son rêve d’une rencontre entre les mondes oriental et occidental.

En pratique

Adresse : 2 rue du Lion d’Or

Visites : des visites guidées en groupe sont possibles toute l’année et pendant les Journées européennes du patrimoine. Contactez le service vie locale au 03 83 29 92 27.

L’église Saint-Martin est un édifice religieux dont l’histoire remonte au Moyen Âge. Mentionnée dès le XIIe siècle, elle fut construite pour répondre aux besoins spirituels de la communauté locale. Au XVe siècle, sous René II, duc de Lorraine, d’importants travaux furent réalisés, notamment l’élévation du chœur et l’ajout de voûtes gothiques, renforçant ainsi son architecture religieuse.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, l’église connut plusieurs restaurations, marquées par l’embellissement de son intérieur avec des éléments sculptés. En 1895, d’importantes peintures murales datées du XVIème siècle furent découvertes dans la nef.

Au XIXe siècle également, des vitraux colorés furent installés, illustrant des scènes bibliques et conférant à l’édifice son atmosphère spirituelle. C’est aussi à cette époque que la niche de la façade reçoit un ensemble sculpté remarquable datant du XVIe siècle.

Les vitraux du grand portail sont remis à neuf en 1757. En 1826, l’église est allongée d’une travée par la construction d’un pignon sans ornement. La rosace de type gothique restaurée récemment a quant à elle été réalisée en 1851.

Classée pour son intérêt patrimonial, elle témoigne des évolutions architecturales et cultuelles à travers les siècles

Le dernier chantier de restauration date de 2012. Laurence Blondaux, conservatrice-restauratrice d’art a ainsi redonné vie aux peintures murales classées qui font la renommée de l’église Saint-Martin.

Le saviez-vous ?

La ville, en partenariat avec l’Association pour la sauvegarde du patrimoine de l’église Saint-Martin (ASPé), a lancé une souscription publique via la Fondation du patrimoine, afin de recueillir les fonds nécessaires à la restauration du tableau « La Sainte famille », vraisemblablement peint au XIXe siècle.

Cet appel à mécénat initié en 2023 a permis de faire revivre ce tableau qui sera prochainement réinstallé au sein de l’église Saint-Martin.

Autrefois laissé à l’abandon, l’ancien cimetière de l’église Saint-Martin est transformé depuis 2014 en un jardin d’inspiration médiévale et Renaissance grâce à l’investissement des bénévoles de l’ASPé Saint-Martin. Ce projet, né de la volonté de valoriser le site historique, s’est affirmé au fil des ans comme un véritable espace culturel et pédagogique.

Structuré autour de plessis délimitant plusieurs carrés thématiques – « Jardin de Marie » (plantes ornementales), « Arômes et simples », « Bienfaitrices » (plantes utiles), « Nourricières » et « Magiques » – le jardin s’est enrichi de nouvelles plantations et d’aménagements visant à recréer l’esprit des jardins d’antan. La terrasse ornée d’une croix de Lorraine rappelle le lien historique entre Malzéville et les ducs de Lorraine.

Ce jardin est aujourd’hui devenu un lieu de visite incontournable lors des Journées du patrimoine ou encore des Rendez-vous aux jardins. Grâce à l’implication continue des bénévoles, il contribue au rayonnement patrimonial de Malzéville bien au-delà de la métropole nancéienne.

En pratique

Adresse : rue de l’église

Visites : L’église et le jardin Saint-Martin sont régulièrement ouverts durant la période estivale. Pour programmer une visite du site, prenez-rendez-vous par téléphone auprès d’Alain Colotte, de l’ASPé Saint-Martin, au 03 83 20 52 68.

Située sur les hauteurs de Malzéville, la Cure d’air Trianon est un témoin rare du mouvement hygiéniste et de l’Art nouveau à Nancy. Construite en 1902, elle s’inscrit dans la tendance des cures d’air, espaces de détente et de bien-être en plein air, très en vogue à la Belle Époque.

En 1902, Louis Royer, propriétaire du Grand-café du Point-central à Nancy, commande à l’architecte Georges Biet une salle de brasserie en rez-de-chaussée surmontée d’une terrasse primitivement couverte par un vélum et servant de piste de danse. Georges Biet s’associe à Frédéric Schertzer qui se charge de la construction métallique. Les trois faces libres de la salle étaient ornées d’un ensemble de vingt-deux verrières publicitaires conçues par Henri Bergé, le principal dessinateur de la verrerie Daum.

L’auberge ouvre en 1903, elle se distingue ainsi par son élégante structure en bois et métal, typique du style « Nancy 1900 ». Sa vaste galerie couverte et ajourée, ornée de motifs floraux et géométriques, témoigne de la volonté de concilier esthétisme et fonctionnalité.

À l’époque, la cure d’air accueillait des citadines et citadins en quête d’air pur, leur offrant une vue imprenable sur Nancy et un cadre propice au repos. Lieu de sociabilité, elle était également un espace d’animations et de concerts. Progressivement tombée en désuétude, elle a fait l’objet d’un classement à l’inventaire des monuments historiques.

En pratique

Adresse : 75 rue Pasteur

Visites : Propriété privée, la cure d’air ouvre régulièrement ses portes pour accueillir des événements culturels et se visite lors des Journées européennes du patrimoine

Ancienne église du village de Pixerécourt, aujourd’hui intégré à Malzéville, la chapelle de Pixerécourt abrite désormais le musée Mathieu-de-Dombasle (1777-1843), rendant hommage à cet agronome visionnaire. Ce lieu chargé d’histoire mérite une visite tant pour son architecture que pour son témoignage unique sur l’innovation agricole du XIXe siècle.

Son portail en plein cintre, élégant et sobre, présente un Saint-Pierre polychrome ainsi qu’un remarquable tournoi de cavaliers sculpté à gauche du pilastre, vestiges artistiques témoignant du passé religieux et culturel du site. À l’intérieur, un vitrail dédié à Mathieu de Dombasle illustre son rôle majeur dans l’enseignement agricole. On y voit l’agronome tenant une plume d’oie, référence aux Annales de Roville, en lien avec l’école d’agriculture qu’il fonda en 1822 à Roville-devant-Bayon. Derrière lui, le vitrail représente une ferme lorraine inspirée de celles de Sion, ainsi que deux betteraves, rappelant son rôle clé dans le développement de la culture betteravière.

En effet, confronté au blocus du sucre colonial imposé par les Anglais en 1806, Dombasle fut l’un des premiers à développer une sucrerie à base de betteraves à Vandœuvre, révolutionnant ainsi l’industrie sucrière française.

Aujourd’hui, la chapelle-musée permet de redécouvrir son héritage et l’histoire de l’agriculture lorraine, tout en préservant un monument remarquable du patrimoine de Malzéville.

En pratique :

Adresse : domaine de Pixerécourt

Le parc de l’Abiétinée est un site naturel exceptionnel, à la fois refuge de biodiversité et témoignage d’un riche passé botanique. Créé en 1902 à l’initiative d’Eugène Schott, maire de Maxéville et vice-président de la Société centrale d’horticulture de Nancy et d’Emile Kronberg. La « société des belles plantes » géra ce parc paysager agencé dans l’esprit de l’école de Nancy. Le parc doit son nom aux conifères (Abies en latin) que la société introduisit en grand nombre. Véritable arboretum, il accueille une collection d’arbres rares et remarquables, dont certaines essences venues d’Amérique du Nord et d’Asie, offrant ainsi un panorama végétal unique dans la région.

Situé à deux pas de la Cure d’air Trianon, le parc est alors une source d’inspiration importante pour les artistes du mouvement Art nouveau.

Ce cadre préservé constitue depuis lors un havre de paix pour la faune locale. Son agencement harmonieux, pensé à l’époque pour favoriser la contemplation et la découverte botanique, en fait un lieu emblématique du patrimoine paysager lorrain.

Reconnu pour son intérêt écologique et historique, le parc de l’Abiétinée est aujourd’hui un espace naturel protégé. Ce classement garantit sa préservation tout en permettant au public, à terme, de profiter de sa richesse environnementale. Des actions de conservation y sont régulièrement menées afin de préserver son patrimoine végétal et de transmettre son histoire aux générations futures.

Aujourd’hui le parc de de l’Abiétinée appartient à la métropole du Grand Nancy et n’est pas ouvert au public.

En pratique :

Adresse : rue Pasteur

Visites : fermé au public

Située au cœur de Malzéville, en bordure de Meurthe, la salle des fêtes est un édifice emblématique qui témoigne de l’histoire communale et de l’évolution architecturale du début du XXe siècle. Conçue dans un style mêlant fonctionnalité et esthétique, elle reflète l’essor des infrastructures publiques dédiées aux loisirs et à la vie sociale à cette époque.

Sa façade sobre et élégante, agrémentée d’ouvertures symétriques et de motifs décoratifs discrets, illustre parfaitement le style Art Déco.

Édifiée entre 1927 et 1928, la salle des fêtes remplace une précédente structure devenue trop exiguë pour les besoins de la commune. Sa conception est confiée à Paul Charbonnier (1865-1953), architecte des monuments historiques et architecte en chef du département de la Meuse, en collaboration avec Antoine Henri (1895-1975), son chef d’agence. Dès son inauguration en 1928, elle devient un lieu central pour les manifestations communales et est également mise à disposition des sociétés locales et des particuliers.

L’édifice présente une architecture sobre et fonctionnelle, typique des constructions publiques de l’époque. La façade est ornée d’un bas-relief sculpté par l’entrepreneur et sculpteur Cayotte, de Nancy, apportant une touche artistique distinctive. À l’intérieur, le décor peint est confié à J. Becmeur, professeur à l’École des beaux-arts de Nancy, qui réalise des fresques illustrant l’esprit festif et culturel du lieu.

En 1936, la salle des fêtes s’adapte aux nouvelles pratiques culturelles en étant équipée pour la projection cinématographique, élargissant ainsi son rôle dans la vie sociale locale. Cependant le bâtiment subit des dommages de guerre entre 1939 et 1945. Une importante campagne de restauration est menée entre 1945 et 1948 sous la direction de l’architecte Jean Bourgon (1895-1959) et du peintre Roger Lambolez, permettant de redonner tout son éclat à l’édifice.

Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, plusieurs modifications sont effectuées : transformation de la buvette du premier étage en cuisine, recouvrement des peintures murales et ajout d’un escalier droit à mi-largeur de la scène.

En 2014, la salle fait l’objet d’une rénovation importante afin de l’adapter aux normes actuelles et à de multiples usages. Elle est aujourd’hui connue sous le nom de salle polyvalente Michel Dinet, en hommage à l’ancien président du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, décédé en 2014.

Lieu emblématique du patrimoine malzévillois, cette salle allie tradition et modernité, continuant d’accueillir des événements culturels, associatifs et festifs, perpétuant ainsi son rôle de cœur battant de la vie locale.

En pratique :

Adresse : place François Mitterrand